Préhistoire :
Néolithique (3500 - 1500 avant Jésus-Christ) : apparition de la civilisation des mégalithes qui couvre la Bretagne de monuments pendant 2000 ans.
Protohistoire :
A l'époque celtique (625 - 1er siècle avant Jésus-Christ), on ne parle pas encore de Bretagne. Le territoire de l'actuelle Bretagne fait partie de l'Armorique, vaste fédération de peuples celtes réunis sous l'appellation de « confédération armoricaine », s'étendant de Pornic près de Nantes à Dieppe au nord du pays de Caux.
Le territoire est occupé par cinq peuples principaux :
- les Coriosolites (situés dans l'est de l'actuel département des Côtes-d'Armor, dans l'ouest de l'Ille-et-Vilaine et le nord-est du Morbihan),
- les Namnètes (résidant dans l'actuel département de Loire-Atlantique, en rive droite de la Loire),
- les Osismes (localisés dans l'actuel département du Finistère et la partie ouest des Côtes-d'Armor et du Morbihan),
- les Redones (résidant dans l'est de l’actuel département de l’Ille-et-Vilaine),
- les Vénètes (situés dans l’actuel Morbihan).
Antiquité gallo-romaine :
Le territoire de la future Bretagne, comme toute l'Armorique, fut conquis par les romains lors de la guerre des Gaules (1er siècle avant Jésus-Christ).
Le départ des légions romaines au Ve siècle favorisant les invasions angles et saxonnes venues de Germanie ainsi que les raids des Scots d’Irlande et des Pictes d’Écosse, les Bretons de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle) émigrent massivement vers l’Armorique, distante d’un ou deux jours de mer, entre le VIe et le VIIIe siècle.
Ils ont donné leur nom à cette région, qui s'est longtemps appelée « Petite Bretagne » ou Bretagne continentale, par opposition à leur île d'origine.
Moyen-âge :
Ces immigrés d'outre-Manche doivent faire face aux tentatives de mainmise des puissants voisins francs, mérovingiens, puis carolingiens. A la suite de longues décennies de luttes, les souverains bretons Nominoë et Erispoë parviennent à tripler la superficie de leur territoire et à constituer un royaume dont les limites définitives seront fixées par le traité d’Angers en 851.
A la mort du roi Alain Ier « le Grand » en 907, les grandes dynasties (Cornouaille, Rennes, Nantes…) s’affrontent pour le contrôle du territoire breton. Les envahisseurs vikings profitent de la situation et s’ensuivent 32 ans de conflit qui auront pour principales conséquences l’exil d’une partie importante des communautés religieuses, la perte des territoires conquis entre 851 et 867 (Cotentin, partie de l’Anjou…) et la transformation du royaume en duché.
Reconstituée par le duc Alain II, dit Barbetorte et ses successeurs, la Bretagne est ainsi un duché qui reprend globalement les limites du traité d'Angers.
Les ducs continueront toutefois d’exercer les prérogatives royales de leurs prédécesseurs et maintiendront des alliances tant avec la famille royale française qu'avec la famille royale anglaise.
Dans le jeu de liens féodaux, la Bretagne devient ainsi un enjeu important entre le roi d'Angleterre (qui revendiquait le trône de France) et le roi de France.
Du Xe au XIVe siècle, malgré les conflits dynastiques et les interventions françaises et anglaises, les ducs de Bretagne parviennent à renforcer l’unité et l’administration de leur territoire jusqu’à la guerre de succession de Bretagne, qui débute en 1341. Le titre ducal est alors revendiqué par deux candidats : Charles de Blois, époux de Jeanne de Penthièvre, petite-fille du duc Arthur II par son premier mariage et Jean de Montfort, fils issu du deuxième mariage d’Arthur II.
L'arbitrage du roi de France, Philippe VI, est favorable à Charles de Blois, Jean de Montfort accepte quant à lui le soutien des Anglais. Après 20 ans de guerre, l'affrontement tourne en faveur des Montfort, Charles de Blois est tué en 1364 lors de la bataille d’Auray et Jean IV de Montfort monte sur le trône. Le traité de Guérande de 1381 marque la reconnaissance de la neutralité bretonne dans l’affrontement franco-anglais.
Les ducs de Bretagne, profitant des difficultés du pouvoir royal face aux grands féodaux, entretiennent comme d'autres fiefs une certaine indépendance politique vis-à-vis du roi de France, notamment à partir du XIVe - XVe siècle avec l'avènement de la dynastie des Montfort. Cette politique d'émancipation atteint son point culminant sous le règne de François II avec l'expulsion de l'administration royale.
Les nombreuses erreurs politiques et alliances contre le roi de France ainsi que l'opposition de la noblesse bretonne entraînent sa défaite en 1488 : suite à la révolte de grands féodaux contre le pouvoir royal lors de la « guerre folle », François II subit d'importantes défaites militaires en 1488 (bataille de Saint-Aubin-du-Cormier). Le traité de Sablé dit « traité du Verger » est signé par Charles VIII, roi de France, et François II le 19 août 1488. Il stipule que l’héritière du duché ne peut se marier sans l’accord du roi de France.
Fin de l'indépendance bretonne :
La dynastie des Montfort, qui régna plus d'un siècle sur une Bretagne alors en pleine prospérité, et pratiquement indépendante, finit par conclure une alliance avec la famille royale en 1491, par le mariage d'Anne de Bretagne, fille de François II, dernier duc de Bretagne, avec le roi de France Charles VIII, puis, en secondes noces avec le roi Louis XII. Leur fille Claude de France épousa François I
er, rattachant ainsi définitivement le duché de Bretagne à la couronne de France.