Jean de Montfort (1294 - † 26 septembre 1345)

Jean de Montfort, fils d'Arthur II et de Yolande de Dreux, comtesse de Montfort-l'Amaury, est comte de Montfort-l'Amaury (1330-1345), comte de Richemont (1341-1342), puis duc de Bretagne (1341-1345).

Le 30 avril 1341, le duc Jean III de Bretagne meurt sans héritier mâle. Son demi-frère, Jean de Monfort se porte candidat à la succession qui est aussi revendiquée par Jeanne de Penthièvre, nièce de Jean III et épouse de Charles de Blois, lui-même neveu du roi de France Philippe VI de Valois. Le roi est, bien sûr, favorable à son neveu et reçoit son hommage. Une guerre, appelée « guerre de succession de Bretagne », commence alors et va durer une vingtaine d'années. Ce conflit est aussi appelé « guerre des deux Jeanne », du nom des deux duchesses en compétition : Jeanne de Penthièvre et Jeanne de Flandre, l'épouse de Jean de Montfort.

Jean de Montfort, aidé d'une troupe de partisans, s'empare de Nantes et se fait reconnaître duc par une assemblée minoritaire de seigneurs bretons en mai 1341. Grâce au trésor ducal de Jean III de Bretagne entreposé à Nantes, il embauche quelques mercenaires ce qui lui permet, par la suite, de s'emparer de Rennes, Brest, Auray, Quimper, Saint-Brieuc, Dinan et Vannes. Charles de Blois fait alors appel au roi de France qui convoque Jean de Montfort devant la cour des Pairs réunie à Conflans en septembre 1341. Par l'arrêt de Conflans, le duché de Bretagne est logiquement attribué à Charles de Blois. Philippe VI confisque alors à Jean de Montfort son comté de Montfort-l'Amaury (en territoire français), ainsi que la vicomté de Limoges (qui l'est également).

En octobre 1341, Charles de Blois et le duc de Normandie Jean II de Normandie (futur roi de France), réunissent une armée et pénètrent en Bretagne. Ils réussissent alors à récupérer un certain nombre de places fortes perdues dont Nantes, qui est reprise le 21 novembre 1341 après trois semaines de siège. Jean de Montfort est fait prisonnier puis emmené dans une prison du Louvre à Paris. C'est son épouse Jeanne qui continue la lutte armée.

En janvier 1343, par l'entremise du pape Clément VI, la trêve de Malestroit doit apporter la paix et la libération de Jean de Montfort. Ce dernier n'est cependant pas libéré mais parvient à s'échapper le 27 mars 1345. Reprenant la lutte avec des renforts fournis par le roi Édouard III d'Angleterre, il met vainement le siège devant Quimper puis tombe malade et meurt à Hennebont le 26 septembre 1345. Ses restes se trouvent en l'église Sainte-Croix de Quimperlé.

Le monnayage qui est attribué à Jean de Montfort avec certitude est le denier de Nantes, émis en 1341, alors que Jean tient la ville pour une courte durée.

On trouvera des informations sur ces doubles-deniers dans l'article de Gildas Salaün « Réattribution des imitations bretonnes du double tournois de Philippe VI (Dy 271) » ainsi que dans ceux de Daniel Cariou « Réflexions sur les dernières monnaies de Jean III », « Un petit ensemble monétaire des années 1340 », parus respectivement dans les annales 1998, 2004 et 2008 de la SBNH.



Double-denier
Billon
1,30 g - 21,0 mm
Atelier : Nantes
Réf. : non référencé proche Jézéquel 93


Deux mouchetures tête en haut, séparées par une rosace et accostées de NA NT sur deux lignes séparées par deux croisettes. Cette variante de ponctuation du droit n'est pas répertoriée dans le Jézéquel.
Croix à queue fleurdelisée dont le pied est prolongé par un écu de Bretagne chargé de trois mouchetures qui coupe la légende.

Imitation du double tournois du 1er type de Philippe VI émis entre  le 1er janvier 1337 et le 6 avril 1340 (Dy 271).

Aspect général : flanc court et un peu éclaté.

Collection de l'auteur - provenance :  VSO INUMIS N° 6 du 7 novembre 2008

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